F. Terrier (dir): Musée d’Yverdon et région

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Titel
Musée d’Yverdon et région. 250 objets


Herausgeber
Terrier, France
Erschienen
Gollion 2019: Infolio
Anzahl Seiten
348 S.
von
Monique Fontannaz

En 2014, le Musée d’Yverdon et région fêtait son 250e anniversaire par une exposition mettant en évidence, au sein du parcours permanent, 250 objets particulièrement représentatifs de l’histoire du Nord vaudois et issus en grande partie de ses collections. En 2018 est parue une première publication retraçant les origines et le développement de l’institution jusqu’à nos jours (voir le compte rendu dans RHV 2018). L’année suivante, cette approche historique a été complétée par une seconde publication. Les 250 objets mis en évidence lors de l’exposition de 2014 ont été illustrés et accompagnés de commentaires développés émanant de 45 spécialistes en archéologie, histoire et histoire de l’art. Ces experts ont retenu des pièces de leur choix, généralement en fonction des dernières recherches effectuées, dans le but de renouveler et enrichir le discours. Ainsi le musée donne à voir pour la première fois, de manière originale et ludique, un panorama très complet de la grande variété de ses collections.

L’ordre de présentation des objets reprenant celui de l’exposition, le lecteur peine au premier abord à trouver un fil conducteur, même si le développement suit approximativement la chronologie historique. Il passe d’une page à l’autre à des thématiques parfois très différentes.

L’un des objectifs principaux était de rappeler le rôle central de la région d’Yverdon tout au long des siècles depuis le Néolithique. Le lac a en effet toujours été un atout majeur à la fois pour le transport de marchandises et l’habitat. Cette importance se reflète dans les riches collections du musée.

Les menhirs et les vestiges de sites palaffitiques découverts à Yverdon même et dans les environs (inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO) constituent une des spécificités du Musée d’Yverdon et région. L’âge du Bronze a livré une impressionnante pirogue longue de 11 m, qui peut avoir transporté deux tonnes de marchandises, mais aussi des objets étonnants comme un pain carbonisé et une dînette pour enfants. L’occupation du site se poursuit à l’époque de La Tène, représentée notamment par une très belle statue de divinité retrouvée devant le rempart de l’oppidum celtique.

L’occupation romaine apporte avec elle de nouvelles techniques, comme l’adduction d’eau, ainsi que de nombreux objets manufacturés (lampes à huile, statuettes, amulette phallique) provenant souvent de lointaines provinces de l’Empire. Proche du castrum érigé au Bas-Empire, la nécropole du Pré de la Cure a livré un abondant mobilier funéraire, dont des bijoux de la fin de l’Antiquité et du Haut-Moyen-Age, et même deux poupées en ivoire du IVe siècle.

La ville neuve du XIIIe siècle, dont la structure urbaine est encore très visible sur le terrain, paraît moins bien représentée parmi les collections. Avec son château fort, siège du musée, elle est surtout évoquée par le moyen de quelques fragments lapidaires et de reconstitutions graphiques.

L’époque bernoise comporte un volet artisanal (serrures ouvragées, couronnements de poêles) et économique (écusson professionnel d’un fabricant de soie, livre de comptes des négociants Mandrot emprunté aux archives communales, channe de la corporation des drapiers). Le volet officiel est représenté par un intéressant drapeau de milice de 1743 aux couleurs bernoises marqué en son centre par un riche décor peint aux armoiries d’Yverdon. Une très belle urne « à ballottes » de 1750 a donné lieu à plusieurs études sur les pratiques électorales au sein des Conseils de ville.

Dès le XIXe siècle de nombreuses photos illustrent la vie quotidienne et associative. La production artisanale et industrielle est présente également (meubles d’Yverdon, prototype de récepteur de télévision Paillard, chargeur solaire Flexcell).

Plusieurs excursus s’insèrent dans cette trame consacrée à l’histoire de la région. Le plus exotique est consacré à la célèbre momie de Nes-Shou (vers 200 avant J.C.) reçue en cadeau du vice-roi d’Egypte par un ingénieur yverdonnois. Celui-ci en a fait don au musée en 1896 avec quelques autres objets de même provenance.

Le château abritant le musée contribue lui aussi à illustrer le passé yverdonnois et fait donc l’objet de plusieurs notices, de même que l’institut Pestalozzi qui s’y installa au début du XIXe siècle.

Des portraits permettent de rappeler l’œuvre des fondateurs et des principaux animateurs du musée. Les affiches conservées sont l’occasion d’évoquer les expositions temporaires qui ont été montées ces dernières années. Des reportages photographiques affirment l’intention du musée de conserver également le souvenir des évènements de notre époque.

Au final, cette publication montre une fois de plus à quel point l’objet, dans sa matérialité, constitue une base irremplaçable pour la connaissance d’une civilisation. En même temps, il ne devient parlant que grâce à la recherche scientifique qui l’analyse et le situe dans son contexte historique.

Zitierweise:
Fontannaz, Monique: Rezension zu: Terrier, France (dir.): avec la collab. de Catherine Saugy, Musée d’Yverdon et région. 250 objets, Gollion 20198. Zuerst erschienen in: Revue historique neuchâteloise, Vol. 1, 2020, <https://svha-vd.ch/cr14-france-terrier-catherine-saugy-musee-dyverdon-et-region-250-objets/>

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